Afghanistan: qui avait raison ?

Publié le par Emmanuel Lyasse

D'après les conclusions de leur avocate devant le juge d'appel, Bessac & Cie justifient désormais notre expulsions par "des désaccords politiques à l'intérieur du PCF", ayant renoncé à défendre la thèse de l'auto-élection de Georges Matti comme secrétaire de section. Nous avons déjà dit ailleurs ce que nous pensions de cette façon de remplacer l'exclusion, à peu près bannie des statuts du PCF, par l'expulsion (prétendument) locative.

L'actualité d'aujourd'hui nous ramène tragiquement à un de ces "désaccords". Un jeune soldat français a perdu la vie en Afghanistan. Un de plus. Un de trop, comme toujours. De trop comme, évidemment, tous les morts afghans tués là-bas par l'armée française, dont on ne nous parle jamais.

Les plus audacieux des "opposants de gauche" iront peut-être jusqu'à dénoncer l'alignement atlantiste et belliciste de Sarkozy. Peut-être. Mais pas un ne rappellera que ce n'est pas Sarkozy qui a engagé l'armée française dans cette guerre, mais le gouvernement Jospin, dit de gauche plurielle, en septembre 2001.

A l'époque, Robert Hue se déclarait "solidaire du peuple américain et des dirigeants qu'il s'était librement donné". Les tracts nationaux du PCF appelaient à "éradiquer le terrorisme par tous les moyens, y compris militaires". Marie-George Buffet, tout de suite après son élection comme secrétaire nationale, a publié un communiqué pour se réjouir de la "libération" de Kaboul.

Neuf ans plus tard, qui peut croire que cette guerre ait été justifiée par les attentats du 11 septembre 2001 à New-York et à Washington ? Ben Laden court toujours, et des milliers d'Afghans innocents ont été massacrés. Les Talibans sont plus forts que jamais parce qu'ils apparaissent comme les meilleurs opposants à un envahisseur cruel. Mais ce n'est pas aux dirigeants poltiiques qui ont engagé cette guerre qu'on demande des comptes.

Notre section avait alors, malgré la position de la direction du PCF, fait campagne contre cette guerre. Osera-t-on nous le reprocher explicitement ? Vous pouvez consulter ici un tract de la section du Ve, avec laquelle nous étions alors en liaison (et qui a été dissoute peu de temps après par la fédération) sur le sujet.

Nous en veut on d'avoir à l'époque sauvé l'honneur des communistes ? D'être des seuls à pouvoir aujourd'hui clairement dénoncer cette guerre pour ce qu'il est tandis que d'autres bafouillent pour expliquer que quand Jospin la faisait, c'était bien mais que puisque c'est Sarkozy, c'est mal ?

Hier, un jeune Français est mort parce que des gouvernements français ont envoyé notre armée en Afghanistan. C'était un chasseur alpin de Savoie. Comme ceux qui furent à l'origine du maquis des Glières. Pourquoi l'a-t-on envoyé tuer et se faire tuer si loin des Alpes, pour des intérêts qui ne sont pas ceux du peuple français, alors que tous les gouvernements qui ont mené cette guerre odieuse, de Jospin en Raffarin et de Villepin en Fillon, ont totalement piétiné ce qui fondait la Résistance: souveraineté nationale, souveraineté populaire, république sociale ?

Rappelons nous le chant des Glières

Vivons gaiement l'ardente discipline,
Qui nous fera joyeux et conquérants,
Pour accomplir cette tache sublime ,
Où nous appelle l'ardeur de nos vingt ans,
Prêts à choisir sur la grande route humaine,
La noble voie qui nous conduits au devoir,
Nous choisissons les routes où l'on peine,
Mais où fleurit notre plus bel espoir

En avant Bataillon des Glières,
Décidé à vaincre où à mourir,
Pour chasser l'ennemi sanguinaire,
En avant Bataillon nous vaincrons,
Nous vaincrons, nous vaincrons! 

et demandons nous  si c'est vraiment parmi les Afghans qu'il faut chercher l'ennemi sanguinaire à chasser.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article